Parmi les nombreuses sortes de préparation à l’accouchement Amour et moi avons choisi l’haptonomie.
Qu’est ce que l’haptonomie ?
L’haptonomie nous vient des Pays-Bas au milieu du vingtième siècle, c’est une préparation à l’accouchement, à la naissance et à l’accueil de l’enfant. C’est une « science de l’affectivité » qui permet le plein développement des potentialités de l’être, qui sont en germe dès sa conception. Elle contribue à la construction d’une sécurité affective et d’une assurance qui aideront l’enfant à affronter les défis de la vie et à en goûter les richesses…
Bon, ça c’est la théorie, en pratique et en très résumé c’est la découverte pour la mère de cette possibilité qu’elle a d’entrer en contact direct avec son bébé de l’intérieur. Et pour le père, de communiquer avec son petit ainsi que de soulager les maux de sa compagne.
Mon premier rendez-vous de préparation à la naissance
Sur les conseils de ma sage femme, j’y suis allée au court de ma 24ème semaine de grossesse, je sentais le bébé commencer à bouger mais pas Amour. Lorsque celui ci posait la main sur mon ventre, et alors même que mon locataire tentait une gigue endiablée, plus rien ne bougeait la dedans ! Frustrant pour le père que de ne pas sentir son bébé bouger…
Pour être honnête je ne savais pas à quoi m’attendre. La première fois que j’ai entendu parlé d’haptonomie on m’a dit que c’était un moyen de « faire des câlins au bébé » (enfin, c’est ce que j’en ai retenue) et ça m’avait laissée perplexe. J’ai eu une certaine appréhension à l’approche du « cabinet ». Je mets cabinet entre guillemets parce que c’est le rdc d’une maison de ville pas forcement accueillante. La salle d’attente est rikiki, les toilettes à refaire et la poignée de porte recouverte d’une sorte de poignée de vélo !
Découverte de l’haptonomie
Quand c’est à notre tour de passer la porte d’un ancien salon s’ouvre. Au centre de la pièce, une cheminé couverte de faire part de naissance. Tous ces bébés m’angoissent et j’ai déjà envie de prendre mes jambes à mon coup. Christophe, un grand bonhomme gentillet nous demande si nous avons des questions. Là tout de suite, j’ai surtout envie de changer d’avis quant au guêpier dans lequel je me suis fourrée.
Après deux ou trois politesses je dois retirer mon jean et m’allonger avec moultes précautions sur une table de médecin couverte de 3 oreillers pour soutenir mon dos. Là le gars me demande de me détendre… Pour tout lui dire je suis au max. Bref, il fait son gentil, il me parle de « bout de chou » et de « bout de rose »et c’est d’ailleurs à cet instant que je comprends vraiment qu’on est pas sur la même longueur d’onde. Perso, quand je me prends un coup de pied j’ai plus tendance à qualifier mon rejeton de « ptit con » que de « bout de chou »…
Bref, je fais ce que je peux pour me détendre et Christophe nous explique le principe « d’invitation ». C’est à dire que par exemple, il ne m’attrape pas la jambe pour la poser en papillon, il approche juste sa main, et par je ne sais quel stratagème, je place ma jambe dans sa main pour me laisser guider. Déjà… c’était bizarre. Mais ça s’est amplifié quand il nous a proposé d’inviter le bébé dans un coin de mon ventre. Il me disait « Là… vous sentez ? ». J’ai eu du mal à lui dire que non… qu’il avait l’air de sentir mieux mon bébé bouger que moi, ou qu’il simulait…
Au bout de plusieurs essaies, nous sentons, Amour et moi notre bébé suivre nos mains lorsqu’on les positionne à droite et à gauche de mon ventre. La sensation est vraiment étrange, et en même temps, j’ai du mal à comprendre comment il peut se balader comme ça à l’intérieur de moi. Christophe me demande de ressentir et non d’imaginer, les parties du cerveaux utilisées pour l’un et l’autre ne sont pas les mêmes. Tenter d’imaginer le « comment » bloque les sensations les plus simples.
Amour a donc pour la première fois échangé avec notre enfant. Christophe nous explique que si il ne bougeait plus lorsqu’Amour touchait sur mon ventre c’est tout simplement que bébé se blottissait au creux de ses mains et que nous n’avions pas encore appris à le sentir.
Je suis ressortie de la séance intriguée d’avoir eu ce premier contact avec mon bébé mais complètement hilare. J’ai dis à Amour que c’était vraiment un drôle de type et qu’on était à mille lieux de se comprendre. Il a résumé l’affaire en disant que Christophe était « un personnage » et finalement… c’était tout à fait ça. Soit on adhère, soit on fait demi tour.
Au programme pour les deux prochaines séances : apprendre à Amour à me détendre pour la grossesse et l’accouchement, et ensuite le mettre en position de stress pour qu’il puisse entrevoir ce que je ressentirai pendant la naissance de notre enfant. Je décide donc de lui laisser encore deux séances avant de lui annoncer qu’on n’adhère pas vraiment à l’haptonomie.
La suite, dans un prochain article sur l’haptonomie…